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Par surprise(s)

Court-métrage   ·   Réalisation    ·   Scénario    ·    Sujet de société

(2008)

Jérémie, 25 ans, épileptique, depuis l’âge de 16 ans, est horticulteur au jardin botanique de Genève. Il ne vit pas trop mal avec sa maladie, sans toutefois l’assurer pleinement. Depuis quelques mois, il est amoureux de Jelena, 22 ans, une étudiante en Lettres. Aujourd'hui, Jérémie a invité Jelena pour lui faire visiter le Jardin Botanique pour lui dire qu’il tient beaucoup à elle. Mais, osera-t-il lui parler de sa maladie ?

Dans l'histoire de Jérémie, nous sommes confrontés à la réalité complexe et souvent douloureuse de vivre avec une maladie chronique, particulièrement lorsqu'elle impose des limitations significatives dans la vie quotidienne. Sa maladie, devenue un sujet tabou, influence profondément ses interactions sociales et personnelles, en particulier sa relation avec Jelena.

La réticence de Jérémie à laisser Jelena venir chez lui pour passer la nuit est révélatrice de l'isolement et de l'insécurité que peuvent engendrer de telles conditions, non seulement en termes de santé physique, mais aussi sur le plan émotionnel et relationnel.

La prise quotidienne de médicaments, l'incapacité à conduire, et les restrictions exigées par sa condition médicale soulignent les défis auxquels sont confrontés Jérémie et de nombreux autres jeunes dans des situations similaires. Ces limitations ne se contentent pas d'affecter la liberté individuelle ; elles touchent également l'estime de soi, la capacité à se projeter dans l'avenir et à participer pleinement aux activités qui font le sel de la vie.

Le parapente, dans cette histoire, symbolise la transcendance des limites physiques et psychologiques. C'est un acte de défi face aux contraintes de la maladie, un rappel poignant que les rêves et les aspirations ne doivent pas être abandonnés. Pour Jérémie, cette expérience pourrait représenter un tournant, lui offrant une nouvelle perspective sur sa condition et sur les possibilités qui restent ouvertes malgré tout. Jelena montre qu'il est possible de briser les tabous et de renforcer les liens, même dans les circonstances les plus difficiles. Ce geste d'amour et de soutien inconditionnel est un rappel que, face à la maladie et à l'adversité, les gestes de compréhension et de solidarité ont le pouvoir de redonner espoir et de raviver l'esprit d'aventure.

Le parcours de Floriane Closuit dans la réalisation de son film sur l'épilepsie à Lausanne illustre son engagement indéfectible à aborder des sujets socialement pertinents, malgré les obstacles financiers et logistiques. Ce projet, inspiré par la rencontre avec la directrice d'une société d'épilepsie, souligne la capacité de Floriane à transformer des défis personnels et professionnels en opportunités créatives, en dépit d'un contexte où les financements sont difficiles à obtenir en raison de la nature du sujet

Avec un budget de 120'000, Floriane s'immerge dans le monde de l'épilepsie, s'efforçant de comprendre les nuances de cette condition à travers des lectures approfondies et des interviews avec des patients et des médecins.

Cette démarche rigoureuse témoigne de son souci du détail et de son désir de représenter authentiquement les expériences vécues par les personnes atteintes d'épilepsie. La décision de quitter Lausanne pour Genève, et plus précisément pour le jardin botanique, pour certaines scènes, révèle l'importance du cadre dans la narration de Floriane.

Le choix du jardin botanique comme lieu de tournage, en lien avec la profession d'horticulteur du personnage principal, enrichit le film d'une dimension visuelle et thématique, où la nature peut être perçue comme un reflet des états intérieurs du personnage.

Chaque film représente un nouveau défi pour Floriane, mais celui-ci lui demande de surmonter des obstacles particuliers, comme l'obtention d'une ambulance et la collaboration avec de vrais ambulanciers. Cette exigence de réalisme dans la représentation des interventions médicales en cas de crise d'épilepsie montre sa volonté de fidélité à la réalité des procédures et du langage technique. La scène de parapente, filmée par la cheffe-opératrice, Séverine Barde qui de surcroît est aussi expérimentée en parapente, illustre également son engagement à capturer l'authenticité et l'adrénaline de chaque moment, même dans les conditions les plus exigeantes.

Le film de Floriane sur l'épilepsie n'est pas seulement une œuvre cinématographique ; c'est un projet porté par une volonté de sensibiliser, d'informer et de briser les stéréotypes liés à cette condition. À travers son approche minutieuse de la recherche et du tournage, Floriane Closuit démontre une fois de plus sa capacité à aborder des thèmes difficiles avec empathie, rigueur et innovation, faisant de ses films des vecteurs puissants de discussions et de réflexions sur des questions de santé publique souvent méconnues ou mal comprises.

Image : Séverine Bard
Son : Laurent Barbey
Assistante de réalisation : Sonia Rossier
Scripte : Pupa Riva-Forni
Décors : George Ayusawa
Régisseur général : Yves Herren
Conseillère au scénario : Maria Cordoba
Montage image : Damiàn Plandolit
Montage son et mixage : Martin Stricker
1er assistant caméra : Ismail Oztruk
2ème assistant caméra : Damien Molineaux.
Chef machiniste : Nil Henchoz
Electricien : Yohan Adam
Stagiaire électricien : Caroline Ducry
Photographe plateau : Stefan Winter
Perchman : Renaud Musy
Assistant décors : Alice Rey
Maquillage/Coiffure: Leticia Rochaix
Costumes : Sophie Gardiol
Assistante régie : Patricia Quionquion
Graphisme : Silvia Weber

Réalisation et scénario
Floriane Closuit

Avec
Jelena : Brankica Brankov
Jérémie : Bastien Semenzato
Ambulanciers : Laurent Malbete, Ferdinand Galeno Parapentistes : Christophe Mamels, Albert Caillet-Bois

Production
Xavier Derigo

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